C'était les dessous du parcours

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Publiée le 12 février 2024

Le Golf Club de Toulouse n’est pas un club comme les autres, c’est pourquoi nous l’aimons. Mais pouvions-nous imaginer nous distinguer à ce point ?

Directement sous nos pieds, se cachent des vestiges, très probablement de l’époque gauloise des Volques Tectosages. Quel autre golf peut en dire autant ?

C’est ce que l’archéologue Philippe Gardes et son collègue Fabien Callède, de l’Institut national de recherches archéologiques préventives (INRAP), sont venus présenter jeudi 8 février au club house.

L’intérêt de la prospection géophysique

Rappelez-vous. L’été dernier, deux personnes ont arpenté une partie de notre parcours avec une drôle de machine. Il s’agissait de confirmer – ou non, mais la probabilité était forte – la présence de structures archéologiques dans la continuité de fouilles réalisées autour du golf. Cette mission de prospection géophysique a été réalisée sur près de 13 hectares (trous 1, 2, 3, 4, 5, 10, 17 et 18).

Cette technique, initialement utilisée en géologie et dans la prospection minière ou pétrolière, est devenue un outil précieux au service de l’archéologie. La machine en question a mesuré le champ magnétique terrestre pour repérer ses variations et des anomalies susceptibles d’indiquer la présence d’un élément non naturel. Certaines structures archéologiques peuvent générer un champ magnétique qui leur est propre. Si le contraste par rapport au terrain environnant est suffisamment fort, une anomalie magnétique pourra être détectée en surface, ce qui permettra de localiser la structure archéologique. Et savez-vous quoi ? La collecte de données a été fructueuse !

Des découvertes prometteuses

Forts d’une grande quantité de données, les archéologues ont commencé à les interpréter. La cartographie magnétique montre la présence de fosses ou fossés qui pourraient correspondre à des enclos, et de structures dites de chauffe (foyers). Sur les cartes apparaissent nettement des traits (anomalies linéaires) parallèles et perpendiculaires à ce qui pourrait correspondre à une voie de circulation large de 8m.

Si l’interprétation n’en est qu’à ses débuts – les conférenciers ont bien insisté sur ce point – la prospection menée sur notre parcours permet déjà, par extrapolation, de situer sous nos pieds diverses zones occupées par nos lointains ancêtres : habitat, habitat périphérique, espace public, sanctuaire, fortifications.

L’eau à la bouche

Philippe Gardes et Fabien Callède ont accepté de venir présenter ces premiers résultats, ce dont nous les remercions chaleureusement. Mais il y a encore du travail d’interprétation !

L’occupation gauloise de l’oppidum de Vieille-Toulouse entre les IIe et Ier siècle avant notre ère a laissé de très nombreux vestiges qui en font un site majeur de cette époque de notre histoire. Au vu des nombreuses questions, cette seconde conférence a autant passionné l’auditoire que la première, un an plus tôt, qui avait porté sur les fouilles aux abords du trou 6.

Notre curiosité est attisée ! Le rendez-vous est déjà pris avec les archéologues pour en savoir plus sur les dessous de notre parcours.